Les grands codes du langage corporel canin
Le répertoire gestuel du chien s’organise en différentes catégories : signaux d’apaisement, signaux d’alerte, posture de jeu, comportements de menace ou de peur… Chaque posture, chaque petit détail compte. Voici les principaux codes pour décoder votre compagnon.
Les signaux d’apaisement : le chien veut éviter le conflit
Issus des travaux de Turid Rugaas, éducatrice norvégienne, les « signaux d’apaisement » regroupent plus de 30 attitudes et mimiques visant à calmer une situation. Ce sont les bases sociales chez le chien, pour éviter l’escalade !
- Se lécher la truffe : geste discret, souvent destiné à apaiser un congénère ou un humain perçu comme tendu.
- Se détourner, tourner la tête : signe « je ne cherche pas de problème », utilisé entre chiens et avec l’humain.
- Bâiller : bien plus qu’un simple besoin de dormir, le bâillement chez le chien exprime aussi du stress ou une volonté d’apaisement.
- Cligner doucement des yeux, plisser les yeux : absence de menace, recherche de calme.
- Se gratter, flairer le sol tout à coup : stratagèmes pour « défocaliser » une tension ou détourner l’attention.
Selon plusieurs études comportementales (source : Horowitz, 2009), l’utilisation de ces signaux augmente lorsque l’environnement devient difficile pour le chien : lieux bruyants, contacts intrusifs, visites chez le vétérinaire…
Les postures de crainte ou de stress
Savoir distinguer le malaise d’un chien est capital pour éviter l’escalade vers la peur ou l’agression. Voici les principaux signaux :
- Abaissement du corps (ou posture basse) : le chien rampe, queue entre les pattes ou repliée, oreilles à plat.
- Pilomotion (poils hérissés) : visible sur le dos, du garrot à la queue, expression typique de tension ou de frayeur.
- Queue qui bat lentement, mouillée dans le bas : la queue qui remue n’est pas toujours synonyme de joie ! Lorsqu’elle est basse ou entre les jambes, c'est plutôt un signe d’inquiétude.
- Pattes vers l’arrière, recul : le chien cherche à augmenter la distance avec un stimulus qui le dérange.
- Salivation excessive, halètement rapide : réponses physiologiques au stress.
Environ 25 % des chiens exposés à un bruit intense (type pétards ou orages) donneront plusieurs de ces signaux combinés (Source : Centre Hospitalier Vétérinaire Frégis).
Les postures d’agressivité ou de menace
L’agressivité canine n’est jamais gratuite. Le chien tente d’envoyer des avertissements avant tout passage à l’acte. Reconnaître ces signaux vous permet souvent de désamorcer un conflit et d’assurer la sécurité de tous.
- Corps raide, campé sur les pattes : le chien se crispe, tous ses muscles sont en tension.
- Queue haute, battement sec ou queue figée : assurez-vous du contexte, car la queue dressée peut aussi signaler l’excitation… mais accompagnée d’un corps rigide, il s’agit d’une menace claire.
- Museau plissé, babines retroussées, grognements : la « grimace de menace ».
- Oreilles en avant ou complètement plaquées : tout dépend de la race, mais ce sont des signaux à surveiller.
- Regard fixe, direct, yeux grands ouverts : le chien ne détourne plus la tête.
Selon la SCC (Société Centrale Canine), 70 % des morsures de chiens sur l’homme seraient précédées de signaux clairs, non repérés ou ignorés.
Les postures de jeu ou d’excitation
Quand un chien souhaite vraiment s’amuser, il vous le fait savoir de façon très explicite !
- Position de salut (play bow) : pattes avant au sol, arrière-train dressé, queue remuante.
- Mimiques exagérées : sautillements, détours maladroits, oreilles vers l’avant, langue sortie.
- Aboiements brefs, tournants, parfois grognements doux : c’est un « parler » de l’excitation, totalement différent du grognement de menace.
- Rouler sur le dos ou se tordre par terre : invitation à jouer, demande d’interaction.